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Communs(s), commune

COMMUN[S], COMMUNE

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Cette proposition est destinée à alimenter le numéro 146 de la revue .

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CONTRIBUTIONS à l' EXPLORATION THÉMATIQUE

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Voir l'article foisonnant  "Communs" sur Wikipedia (extraits) :

Les communs sont des ressources partagées, gérées et maintenues collectivement par une communauté ; celle-ci établit des règles dans le but de préserver et pérenniser ces ressources tout en fournissant aux membres de cette communauté la possibilité et le droit de les utiliser, voire, si la communauté le décide, en octroyant ce droit à tous. Ces ressources peuvent être naturelles (une forêt, une rivière), matérielles (une machine-outil, une maison, une centrale électrique) ou immatérielles (une connaissance, un logiciel).

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Elinor Ostrom (prix Nobel d'économie) a montré que pour certaines ressources le meilleur gage de préservation était une gestion partagée et négociée. Ce mode de gestion se révèle plus efficace que la propriété privée ou publique par exemple lorsqu'il s'agit de l'eau ou des semences.  En effet la pensée des communs est très opératoire pour réfléchir à la préservation des ressources environnementales mais aussi des connaissances numérisées. Deux domaines où la question de la propriété ne s'avère pas pertinente.

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Silvia Federici développe, sur la base de ses travaux sur les communs autochtones et sa vision critique / politique des communs, une définition en 8 points :
. espaces autonomes, cherchant à dépasser les divisions et à créer les conditions nécessaires à l'autogestion ;
. existence d'une propriété collective (d'usage), sous la forme de ressources naturelles ou sociales partagées, accessibles sans distinction, mais qui ne peuvent être vendues ;
. ne sont pas des choses mais des relations sociales, une mise en commun, des liens de solidarité ;
. fonctionnent sur la base de règles établies qui stipulent comment utiliser et préserver la richesse commune, les droits et les devoirs des communeurs et communeuses ;
. ne peuvent exister sans communauté ;
. s'établissent sur la coopération sociale, les relations de réciprocité et la responsabilité à l'égard de la reproduction de la ressource partagée ;
. se structurent autour de prises de décisions collectives, pouvoir de base découlant de compétences attestées, ainsi que sur la rotation des fonctions de pouvoir ;
. perspective qui encourage l'intérêt commun dans tous les aspects de la vie et de l'action publique.

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Les usages de l'eau sont généralement organisés comme des communs.

Dans divers pays, ou communautés, le modèle des forêts communautaires répond aussi au concept des communs forestiers.

Parmi les communs environnementaux et en plus des communs évoqués par Elinor Ostrom comme les cours d'eau, les forêts, les pâturages, les zones humides, on peut considérer des communs dits négatifs : par exemple la gestion des centrales nucléaires abandonnées.

Les communs urbains désignent les biens ou services dont le « caractère commun dépend des fonctions qu'ils peuvent remplir socialement ». Il peut s'agir aussi bien de parcs, de friches, de places publiques, de services urbains, des logements sociaux ou du traitement des déchets.

La résilience d'un commun provient avant tout de l'activité de sa communauté, quand quelqu'un agit et produit de la richesse envers un commun, cette action est appelée « contribution », c'est la base de la relation de la communauté envers le commun.

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Pêle-mêle :

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  1. Qu’est-ce qui appartient à tous ? Quelles ressources communes devons-nous absolument sauvegarder ? Quels gestes à adopter ?
  2. Résister ensemble pour un futur à construire.
  3. Souvenirs de coopérative scolaire. Construire ensemble : confiance réciproque dans le groupe, créer des règles communes, savoir gérer les conflits, entraide, projet pour agir dans un but commun, accepter les différents chemins qui mèneront au but à atteindre.
  4. Mathématique : le plus grand dominateur commun
  5. Le commun : l’usuel
  6. Tous les logos que nous avons en commun. Les migrants qui ne savent pas lire et qui se repèrent aux logos.
  7. Écrire à plusieurs
  8. Partager des savoirs, des idées
  9. On voit renaître dans les campagnes le four communal autour d’une fête qui rassemble anciens et jeunes.
  10. Les biens communs sont nombreux : plateformes numériques alternatives, encyclopédie participative (Wikipédia), coopératives de travail, mais aussi le patrimoine culturel.

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Autres pistes (Littré) :

Sous le régime féodal, la commune est le corps des bourgeois d’une ville ou d’un bourg ayant reçu charte qui donne le droit à cette classe sociale (qui dispose déjà du pouvoir économique) de se gouverner elle-même (et donc d’accéder au pouvoir politique).

Les communaux (régime féodal) : ce sont des espaces (propriété du seigneur) dont la communauté paysanne dispose pour y paître son bétail.

Il n’est pas banal et pourtant commun de confondre banal et commun :
Banal évoque un bien à la fois collectif (dont tout le monde est obligé de se servir) ; mais aussi un bien privé (il appartient au seigneur auquel les usagers paient redevance) : le four banal, les moulins banaux.

La commune, c’est, par opposition à la noblesse, l’ensemble des classes non nobles : bourgeoisie et peuple en général.
Le commun : la basse classe, la roture (homme du commun).

Les communs : ce que les habitants d’une même communauté mettent en commun. De nos jours, ce sont les biens communs à la société : par exemple l’eau, les services publics,…

La Commune (de Paris) est, au monde, le 1er gouvernement révolutionnaire de la classe ouvrière.

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EMBRAYEURS D'ÉCRITURE

(proposés par MP. Canard)

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Selon la linguistique historique : se dit d’un état de la langue, généralement non attesté, qui serait celui de la langue considérée avant sa différenciation en dialecte.
Dispositif possible : choisir un extrait de texte (roman ou presse) en langue commune. Imaginer la présence dans ce texte de divers locuteurs (chacun avec son dialecte). Établir (s’inventer) les règles de ces dialectes et réécrire l’extrait dans cette/ces nouvelles langues.

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Nom propre / nom commun :
. Écrire le commun de certains noms propres (à choisir de façon aléatoire dans le dictionnaire)
. Trouver des noms communs dans le dictionnaire et inventer pour chacun d’eux l’histoire du nom propre qui s’y rapporte.

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Le commun des mortels : Cette expression est née au cours du XXe siècle et est utilisée dans le langage courant pour désigner "des personnes de profil moyen représentant la société dans laquelle elles vivent".
Explorer ce qui fait société avec ce commun des mortels.
Revenir sur ces morts qui disparaissent dans une indifférence générale : le commun de la mort.

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Citation de Marc Aurèle : Pousser en commun mais non pas penser en commun.
Explorer par l’écriture (pousser / penser) ce que cette citation fait naître comme sens.

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DISPOSITIF D'ÉCRITURE

(proposée par Y. Béal)

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1. Chacun.e choisit un texte qu’il aime (soit qu’il a écrit, soit d’un auteur qu’il affectionne) et le lit sous l’angle des « communs » c'est à dire de « l’existence d’une propriété collective, sous la forme de ressources naturelles, culturelles ou sociales partagées, accessibles à toutes et tous sans aucune distinction, mais qui ne peuvent être vendues et sont gérées coopérativement dans des relations de réciprocité et de responsabilité vis-à-vis de la ressource commune », une sorte de jardin partagé pour faire simple.
2. Elle y repère 3 mots ou expressions qui manifestent cette idée de communs.
3. Il y repère également 3 mots ou expressions qui semblent tourner le dos à cette idée de communs.
4. Chacun des 3 mots antinomiques est placé en début de ligne sur la gauche de la page ; les 3 mots favorables à l’idée de communs sont placés en face, à l’autre bout de la ligne.
5. Par associations d’idées, tracer un chemin de mots de l’un à l’autre de chaque ligne.
6. Travailler chacun des mots du chemin sur le pôle matériel (lettres, sonorités…).
7. Labourer cette matière, chercher des sillons, c'est à dire fabriquer des expressions, des fragments…
8. Contribuer aux « communs » en tricotant cette nouvelle matière en un texte T1.
9. Laisser reposer… ou trouver un lecteur, une lectrice de connivence chargé(e) de …, en vue d'une réécriture.

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DISPOSITIF D'ÉCRITURE

(proposé par C. Niarfeix)

Introduction :
Partons d'une scène quasi iconique extraite d'un film de Theo Angelopoulos : Le pas suspendu de la cigogne.
On y voit un cortège de mariage d'un genre assez particulier, voire déroutant, puisqu’une moitié des invités marche derrière la mariée sur une des rives d'un fleuve, alors que l'autre moitié en fait de même, mais sur l'autre rive du fleuve. Ils vont néanmoins dans la même direction.
Le scénario laisse entendre ou supposer que la cérémonie — et le cérémonial afférent — par-delà la matérialisation d'une frontière indépassable, affirme entre autres la volonté de la part des participants de s'affranchir au moins symboliquement d'un impossible et d'un interdit.
Si l'on considère que le mariage est une des concrétisations les plus abouties de la mise en commun des divers éléments de la vie de deux êtres, alors on se trouve confronté à l'incongruité de la scène. Quelques interrogations émergent du genre : c'est quoi la mise en commun, c'est où, c'est comment, qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble, de faire communauté tout en étant séparés, est-ce que le concept de lieu de vie en commun peut faire sens dans cet écartèlement.

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Comme suite de ce préambule, voici un dispositif sommaire pour lancer votre écriture :

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Imaginez une « cérémonie » - quel que soit le sens que vous donnez au mot. Il devra s'agir en tout état de cause d'un événement que vous envisagez de partager avec d'autres.

  1. Une « barrière » — quel que soit le sens que vous attribuez à ce mot – rend votre participation à la cérémonie difficilement possible, elle vous empêche de basculer de l’autre côté.
  2. Choisissez le mot idoine qui pour vous représente l’essence de cette barrière. Voici un premier vocable que vous mettez précieusement de côté.
  3. Pour autant, il vous faut franchir l'obstacle pour retrouver votre communauté. Il ne vous reste plus alors que la transgression. Choisissez les 2 mots qui, pour vous, représentent ou définissent cette obligation de transgression, proche du désir. Voici 2 nouveaux vocables que vous mettez aussi précieusement de côté.
  4. Venons-en maintenant à la cérémonie proprement dite. Convoquez 2 nouveaux mots, ceux que vous considérez comme les plus représentatifs de la nature de votre cérémonie et faites proliférer ces 2 termes sur les axes matériel (les lettres, les sonorités) et idéel (les associations d'idées, de manière à obtenir une pertinente collecte de mots.
  5. Votre texte se construira autant que faire se peut autour de la collecte de l'étape 4, mais vous devrez impérativement y faire paraître le mot du paragraphe 2 ainsi que les 2 mots de l'étape 3.
  6. A vous de jouer !

Date de création : 16/12/2024 08:01
Catégorie : - Ateliers d'écriture
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