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Elégie, dépassement

UNE FORME ET SON DÉPASSEMENT

 

Nous prenons appui sur le fait que, dès la Grèce antique, l'élégie n'a pas été un genre mais une forme littéraire, pour proposer comme à chacun de nos numéros "forme", une approche de son  dépassement.
Avançons ensemble pour faire de cette notion de dépassement un objectif de travail. Pour y parvenir, nous estimons utile à l'écrivant de se donner des conditions souples, sensées faciliter l'émergence d'un texte. Souples, vous allez l'expérimenter, mais référées tout de même à deux contraintes créatrices : la forme de base, voire ses avatars, qu'on appelle les fondamentaux ; et l'émotion d'y recourir, de s'y employer, de s'y retrouver voire de s'y perdre.
Restera à continuer d'écrire, dès lors et tant que cela paraît nécessaire

Partons d'une actualité subjective de l'élégie en lisant l'élégie contemporaine de Guillevic.


Trois aspects semblent pouvoir la caractériser, l'impulser, l'induire émotionnellement :

1. Un désir, un besoin affectif de l'écrivant
2. Deux notions relevant de la pensée grecque antique. Celle-ci a développé des mises en forme élégiaques autour de deux conceptions de la vie : le cynisme et l'hédonisme.

- On peut attacher à ce cynisme une sorte d'humour noir (tantôt involontaire, tantôt malveillant), pince-sans-rire, mordant et ironique, souvent employé pour manifester une certaine rébellion face à un monde incompréhensible en raison de la multiplicité des conventions factices, socialement admises, qui le régissent
- L’hédonisme  est une doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir et l'évitement du déplaisir constituent l'objectif de la vie
Chacun voit comment la plainte peut se greffer à l'une ou/et à l'autre de ces approches, notamment par extension ou par antiphrase.

3. Enfin, la souffrance au quotidien, venue du sentiment de ne pas exister suffisamment.


À partir de là, quel peut être le désir d'un dépassement ? Quel (malin) plaisir peut-on prendre à lui donner naissance ? Voici trois suggestions, trajets, modalités, qui pourraient apporter à l'écrivant un début de réponse à la question "comment dépasser ?" :

 

- Mettre en crise son travail, ou reconnaître ce qui dans ce travail le met en crise
- Introduire une autre forme que l'élégie et la croiser avec l'élégie
- Éprouver la contemporanéité de notre travail, par comparaison avec les bases plus anciennes, empruntées à telle ou telle période de l'histoire de l'élégie, que nous aurions prises pour référence, pour point de départ de notre propre tentative.


La crise
Nous parlons de crise, dans le sens où travailler l'élégie d'après ses fondamentaux, référés ou non à une époque de cette forme, met l'écrivant dans une dépendance dont il veut s'affranchir mais pas d'un trait de plume : car, à force de chercher à entrer dans la forme prise pour référence, il en découvre subjectivement les failles ; infimes, subtiles, émergeant de son acharnement ou accidentellement, à la suite d'un lapsus par exemple...

L'incursion volontaire d'une autre forme dans le travail en cours qui resterait contenue par les fondamentaux de l'élégie ou viendrait les percuter sans les abolir.
Chacun trouvera dans l'arsenal des formes dont il dispose (haïku, renga, fable, ballade...), matière à tissage, voire à métissage ; à alliance, voire à mésalliance.
En examinant tranquillement son écrit provisoire, l'auteur en découvrira peu ou prou les dimensions symbolique ou métaphorique ; il reconnaîtra dans le poème en cours, à la fois la trace de la matrice (les fondamentaux) et celle du jeu de sa volontaire combinaison (l'incursion volontaire d'une autre forme).

La contemporanéité : ici, nous ouvrons comme champ des possibles, l'hypothèse qu'un écrivant intéressé par l'élégie, même pas particulièrement documenté, ni "exercé", pourrait y accéder en essayant de rendre de l'élégie l'émotion qu'il en a ressentie en en lisant une. Et de la lui transmettre.
On peut imaginer que le même processus se produise en laissant voyager mentalement une définition issue d'un dictionnaire. Ou en se souvenant d'images qu'il apparenterait à l'élégie.
Fermons les yeux. L'élégie se laisserait écrire sous l'influence de ces choses, devenues inductrices...

 

La documentation ci-dessous (adresses de sites) est donnée à titre de matériau susceptible à notre avis, d'engendrer une émotion de l'élégie  et à travers elle, de faciliter une approche de l'élégie dans une veine propre à soi, à la faveur de l'ici et maintenant de l'écriture désirante...
Nous pensons qu'elle pourrait être productrice d'envie d'écrire, pour qui voudrait s'en emparer comme inducteur !
Plus de détails opératoires dans Dispositif n°3.

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Date de création : 06/03/2013 23:46
Dernière modification : 06/03/2013 23:56
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