Allée au désert
TEXTE COLLECTIF
Publié dans le n° 88 de novembre 2007
Allée au désert
ALLÉE AU DÉSERT
Je savais la horde à l’abandon des nuits le silence jusqu’à la meurtrissure la tristesse invitée dans des traces d’envers l’absence débarrassée des vents d’avant
Je savais cette aphonie du monde et je tentais d’entendre
d’aller les bras ouverts au-delà des frontières
sculpter d’autres paysages
aux sources mener la langue au nu puis
redécouvrir le premier bruit ses grains à ouvrir un à un
en iriser les fossiles et atteindre à l’étoile
La langue séchée me prend
les mots abandonnés à la nudité du grain
il se peut que la brûlure
il se peut que le verbe
que le froissement du sable
Je noue à l’envi mes ratures
je les noue à la langue ployée aux veines au corps froissé
il se peut que le verbe
griffé
il se peut que l’iris
Je marche d’insomnie enclin au bleu
à blanc pétrifié
des signaux ma cécité
bref espoir au bord du verbe
Ce petit peu cet apaisement une parole mobile au point fixe du vent
à l’échappée du mot une parole aux margelles
ce petit peu d’absence au bord du vertige
l’instant du moindre mot à la marée des seuils
ce petit peu
cet apaisement
JGA / CB / MPC / CN / HT / SW
automne 2008