En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés.
Mentions légales.
 
 
 
Vous êtes ici :   Accueil » Alexandrin déconstruction
    Imprimer la page...

Alexandrin déconstruction

ALEXANDRIN : VERS LA DÉCONSTRUCTION

ÉQUIVALENCES ALEXANDRINES
Non-dispositif de création

Hypothèse proposée par H. Tramoy
Une piste parmi celles décelées dans le groupe.

Nous avons, au cours de ces trente et plus dernières années, expérimenté et théorisé les concepts voisins d’équivalence plastique et d’équivalence textuelle : sans décrire ni paraphraser, rendre compte, dans une démarche de création et de dépassement, de la réalité plurielle d’un objet artistique (tableau, pièce de théâtre, texte, collage, monument…).
Pour illustrer cette démarche, en donner une image mentale, prenons un exemple tout simple : l’anagramme. Si aimer est l’anagramme de Marie, nous rendons bien compte de Marie en la traduisant par le verbe aimer : ni copie, ni paraphrase. Mais qui connaît Marie saura bien la relier à ce verbe aimer. Et qui ne la connaît pas saura bien l’imaginer. Aimer rend compte de Marie grâce à un acte de re-création et de dépassement, l’anagramme. Et si Marie rime avec aimer, alors s’arrimer à son rire et se mirer en elle a bien valeur d’équivalence textuelle à Marie, non ?

Chacun pourra imaginer de nombreuses autres manières de traiter le sujet de l’équivalence textuelle, à travers tous autres procédés.

Alors : équivalence alexandrine ?
Ne peut-on pas, à la suite d’un personnage d’Elsa Triolet dans Roses à crédit, espérer rencontrer le créateur qui, dans la livrée d’une rose moderne saurait réinventer le parfum d’une rose ancienne ?
Et dans la livrée d’un vers moderne, qui ne serait pas un alexandrin, en sentir à la fois le vent (le sens) et le rythme. Ou, dans un poème en presqu’alexandrins, en sentir l’élan un peu lyrique, un peu désuet, et la musique.
On ne s’interdit ni (parfois) la rime, ni (parfois) le mètre dodécasyllabique, ni (parfois même) la césure à l’hémistiche. Mais on ne systématise rien de cela. La seule chose qui importe, c’est que le roulement du poème tout entier (pas chacun des vers) donne une impression alexandrin (comme un précis procédé de peinture peut donner une impression soleil levant).
On se comprend ?

L’essentiel, dans l’accompagnement à mesure par la voix de l’écriture du poème, lui-même fait de vers qui cahotent un peu sur le chemin d’Alexandrie, que ce poème donne l’impression, pourtant démentie par l’examen, d’être composé d’alexandrins.

On l’a compris, nous ne livrons pas ici un dispositif de création régulé à l’avance. Nous invitons le scripteur au tâtonnement, à l’expérience de l’oralisation, au retravail à mesure pour obtenir, à l’oreille, cette équivalence alexandrine après laquelle nous courons. Un travail de composition musicale, finalement.

AUTRES PROPOSITIONS D'ÉCRITURE

ALEX RAMÈNE SA SCIENCE

En 2011, Frédéric Lordon avait traduit en alexandrins dans une pièce de théâtre, D'un retournement l'autre, son analyse sur la crise financière dite des subprimes. Ici nous vous proposons de mettre en alexandrins un extrait d'un article scientifique tiré d'une revue de votre choix.

VARIATIONS MONOSTICHE

Un monostiche est un poème d'un seul vers. Pour nous, ce sera un alexandrin. Nous vous proposons diverses contraintes d'écriture dans ce but :

- Appliquer à son monostiche une contrainte numérique : par exemple, le premier mot du vers comporte une seule lettre, le deuxième deux lettres,le troisième trois lettres, etc. Ou bien, dans un monostiche de 6 mots, le premier compte une syllabe, le deuxième deux syllabes, le troisième trois syllabes et, en décroissant, le quatrième trois syllabes, le cinquième deux syllabes et le dernier une syllabe, total 12. Ou bien encore, tous les mots (il y en a donc douze) comptent une seule syllabe (alexandrin monosyllabique). Ou bien… à vous de trouver d'autres idées.

- Appliquer à son monostiche une contrainte alphabétique : par exemple tous les mots commencent par la même lettre. Ou bien, la suite des mots commence par la suite des lettres de l'alphabet. On imagine les variantes à cette contrainte.

- Écrire un premier monostiche et en composer un second par le procédé de l'anagramme.

- Composer l'anagramme d'un alexandrin célèbre (qui soit évidemment aussi un alexandrin).


Date de création : 05/09/2021 08:40
Catégorie : - Ateliers d'écriture
Page lue 4062 fois